L’AVENIR DES RETRAITES EST ENTRE NOS MAINS

Publié le par pc.duclos.cuers

 

Source : trimestriel « Au Fil du Temps » CGT FA PT

 

Par Maryse Manhès.

 

Le projet de réforme des retraites est maintenant connu. Il est brutal. Ce sont autant de mesures injustes et régressives qui font fi de toutes consultations avec les organisations syndicales et qui engendrent une opposition massive comme en témoignent les mobilisations unitaires de ces derniers mois.

 

Pour les fonctionnaires c’est la double peine.

 

Sous couvert d’équité avec les salariés du privé, le taux de cotisation retraite sur les salaires des fonctionnaires, actuellement de 7,85 %, serait relevé progressivement pour égaler à terme celui du privé, soit 10,55 %.

 

Précisons quand même, qu’on compare des choses incomparables. Un fonctionnaire ne cotise que sur un seul régime de base, alors que son collègue du privé cotise sur un régime de base (6,75 %) et des régimes complémentaires obligatoires (ARRCO et AGIRC).

 

De plus le fonctionnaire ne cotise pas sur ses primes qui peuvent représenter de 20 à 40 % des rémunérations, et ne perçoit donc rien dessus. (Hormis depuis 2005, la retraite additionnelle où fonctionnaires et employeurs publics cotisent à parts égales à hauteur de 5 % chacun du montant des primes, dans la limite de 20 % du traitement indiciaire).

 

Le gouvernement organise ainsi une campagne sur le coût insupportable des retraites de la Fonction Publique, proposant un alignement du public sur le privé. Il espère ainsi semer la discorde entre les salariés du privé et fonctionnaires.

 

Les retraites des fonctionnaires ne sont pas en déficit. Les rémunération, pensions comprises, de tous les fonctionnaires d’Etat, territoriaux et hospitaliers, représentaient 13,3% du PIB en 2000 et 12,7% du PIB en 2008.

La proportion des dépenses de rémunération est en diminution par rapport à la richesse produite.

Loin de la caricature des fonctionnaires qui creusent le déficit des retraites et ponctionnent les impôts de tous les citoyens, ceux-ci ont contribué, toujours en 2008, pour 2,5 milliards d’euros aux retraites des exploitants et salariés agricoles, des petits patrons de l’artisanat et du commerce, et pour 1,5 milliard d’euros aux retraites des régimes spéciaux ( mines, marins…) au titre de la surcompensation.

 

Le Code des pensions civiles et militaires ne peut pas générer de déficit. Il ne peut pas y avoir de déficit pour les retraites régie par le Code des pensions civiles et militaires, car il n’y a pas de caisse de retraite des fonctionnaires de l’Etat.

 

La retraite des fonctionnaire est d’ailleurs considérée comme une rémunération et les retraités ne perdent pas leur qualité de fonctionnaires. Elle est un élément essentiel du statut des fonctionnaires.

 

Les fonctionnaires ont vu leur pouvoir d’achat reculer fortement depuis des années. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le gouvernement souhaite encore faire pire pour les trois années à venir.

Il faudrait encore accepter, au nom d’une soi-disant équité, que les traitements nets soient amputés de 3% supplémentaires.

 

A une cohérence de mauvais coups, il faut opposer une cohérence de luttes sur toutes les revendications.

A nous de mettre en échec cette réforme et d’assurer l’avenir de nos systèmes sociaux.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article